Le cahier
22%20novembre%202009
Comme si six cents soucis c'étaient assis sur la soupape de l'ennui, je découvre avec sursis tout ce vomi qui jongle dans la jungle de ma gorge, qui geint dans de fantasmés vagins, qui pollue la senteur des idées que m'inspire l'oreiller, les secrets imaginaires que mon esprit seul sait inventer. Mon esprit si vif, qui n'a d'égal que mon tube digestif, évacue une diarrhée de rêves au rythme où je les rêvent. Une tonalité rauque résonne hors de ma raie ; une musique sublime, le subtil chant des espoirs trépassant, le tonnerre juteux de la réalité écrasant les misérables efforts d'un instinct de survie menteur qui veut cacher ses malheurs, vivre une autre heure.
Je fais des mots pour masquer mes maux, je macère ces mots menteurs pour ne pas pourrir du coeur.
Je veux tant que mon coeur tente la tempête, tant que mes peurs meurent le temps bête.