Le cahier
13%20avril%202006
L'absence est un silence immense qui absorbe l'avoisinance. Ce silence est si cinglant qu'il ne peut se contenir dans sa singularité. Il se doit de déborder, d'entacher les sons d'à côté. Il essaie de les détruire pour marquer se présence, car les cris de souffrance cachés dans le silence ont trop d'importance pour qu'on les laisse s’effacer dans les bruits de la cité.
27%20avril%202006
Les idées folles s'envolent, volages.
Je pense à ce qui n'existe pas mais qui aurait pu exister. Je pense à tout ce qui existe mais qui n'existera plus. Mon coeur est entropie et je sombre dans l'oubli. Je rêverai à tout ce que je souhaite oublier en espérant que demain, mes songes seront déjà loin. Il m'est force de constater que la seule infinité pouvant exister soit l'absence, le nihil infini. Comme les corps mourants devant compost, les sentiments morts sèment la haine et la colère dans les coeurs, et ceux-ci tombent à leur tour, s'estompent. L'énergie se perd, rien de se transforme. Tout meurs, tout s'éteint. L'entropie est le principe universel de l'infini. Les sentiments meurent et ne se remplacent jamais. Les gens meurent et ne se remplacent pas.
Je rêve encore les yeux ouverts. Je ne comprends pas pourquoi. Il n'y a pas de raisons d'espérer, pourtant mes yeux s'illuminent devant le reflet du désir qui sommeille dans mes entrailles. Je voudrait devenir ce que je veux pour ne plus avoir à dépendre des autres. Je suis usé, aigri et je n'aime personne.
9%20mai%202006
Entrée téméraire entre les temps anciens et les temps tantôt tiens. Je m'essouffle à écarter les époques et à me glisser en toi.
Étranges tensions, fantastiques impulsions; moments merveilleux me mourant sous les yeux.
À l'autre bout de la terre les angles obstruent la lumière. Je suis aveugle du corps sans ta lumière qui colore.
29%20mai%202006
Je sème des semences sans espoir de floraison. Je sème ma graine partout, dans des terres inconnues. Je sème au hasard car la vie n'a point de but si précis qu'il pourrait, de son urgence, m'empêcher d'errer. Je sème, ou je ne sème pas, il n'y a guerre d'autre choix et le hasard, des fois, dans son inconsistance donnera la vie au fond du canyon.
30%20mai%202006
Le bûcher est en braises. Au fond des flammes se trémousse une femme. Une traîtresse qui se consume dans ses fautes.
Je suis la survie; c'est la loi orwellienne de la jungle: La mort c'est la survie.
Je m'échappe des trous noirs.
26%20juillet%202007
Je pourrais rester debout toute la nuit à écouter de Dernière Volonté, Devant le Miroir. Dehors, l'ombre des réverbères cache les jeunes femmes qui hantent les rues, Je regarde mais je en vois que la lumière. Caché dans l'obscurité, blotti dans les bras du noir, je ne me sens plus en sécurité. Le crime est si morne sans complice. J'ai besoin de mon vieil ami papier pour conter mes pêchés. J'ai besoin de ta couleur beige et de ta texture crémeuse, J'ai besoin de tes caresses sur mon esprit solitaire. Ainsi qu'un baume sur une plaie secrète. Le droit du chemin dans la paume de l'ami. La justification. La compagnie qui rends le mal juste. La complicité. La justicité du protagoniste. Où est la ligne qui sépare le protagoniste des autres personnages ? La réponse est simple dans un diégèse constituée de lignes définies comme dans un livre ou un cahier.
En réalité, la question est tangible. Est-ce que j'existe ou suis-je une extension cancéreuse de la société ? Tous font semblant d'ignorer les autres quand vient le temps de d'une main, mais se liguent la langue quand viens le temps de se moquer, de détruire ou de juger.
L'existence de la différence dérange la normalité. Nous le ressentons. Quel est ce lien si fort entre nous et nos frères qui nous uni si serré que la dissension devient dramatique ? Oh, je sais que ce n'est pas ça et bla bla bla et patata, mais vos mots vous maltraitent de véridicité. Pourquoi haïr ce qui nous indiffère ? Nous haïssons ce que nous sommes ou ce que nous aimons. Comme Hitler le un quart juif, vous détestez vos frères de sang qui osent diverger, hétérodoxier, voilà.
Alors, bienvenu aux MIA, les Minorités Invisibles Anonymes. My name is Cornelius. À soir, je suis tout seul de ma gang. Je suis le nègre que les autres nègres aiment pas. Je suis un communiste, un terroriste aussi. Ça dépends si on est au vingtième ou au vingt-et-unième. Je suis le christ de juif sale qui mange des plotes menstruées le Dimanche.
Y'en a qui disent que je suis un fucké. Je trouve ça pas pire. C'est plus simple à verbaliser et à conseptualiser. Même les singes comprennent et répètent ça. Je suis un fucké, j'ai envie de trouver l'or dans l'obscurité, l'or qui coule dans le lit des avenues. Je veux le trouver et le garder. Je veux faire une pile avec. Je veux manger les gros morceaux sous la forme de repas complets, plusieurs services et beaucoup d'épices. J'ai de la misère à dire ça sans me faire traiter de criminel gourmand. C'est pas de ma faute si j'aime trop la nourriture, j'ai un grand coeur. Plein d'amour et d'appétit. En fait, je pense que c'est une vertu.
Y'a plein de monde qui ont le sang froid pis qui regardent le autres en disant qu'y ont le sang chaud. Ben allez chier. Si vous étiez comme moi vous vous aimeriez.
Les autres ressources sont épuisées, il ne reste que le papier, alors je me flatte avec le papier. Je chie et je me torche avec votre face.