Le cahier

7%20mars%202009

Bienvenue au festival de cassage de coeur de Jonquière. On se mets en rang et on varge à coups de masse. Le premier qui braille, c't une tapette ! Tout le monde se matche ces temps ci. Ça m'énerve un peu mais c'est pas grave. Moi, ma maîtresse, c'est le français. En maitrisant ma langue, je peux lui faire faire des belles choses. On peut la faire se tordre sur tous les sens, lui faire dire des choses a plusieurs sens. Elle est pleine de mots comme : orifice, caverne, vitrine, bouche. Pleins de beaux mots pour s'y mettre le morceau.

18%20mars%202009

Attends. Je suis endormi. Attends que je me réveilles. Y'a une avalanche de marde qui m'a engourdi le visage. Je vis comme dans un rêve. Un cauchemar, plutôt. Y'a tellement de niaisage et de conneries obligatoires que je m'endors. Le protocole me transforme en robot. J'ai tellement la tête plein de marde que je manque mon cue. Je rate des opportunités. Je ne suis plus vif d'esprit. Je ne me reconnais plus.

29%20mars%202009

LOL ! Viens ici, rire de moi un peu plus. Du haut de ses quelques pieds, le ciel se rie de moi ou me pleure, selon mon humeur. Il me fait pleuvoir sur la poire des coeurs de pomme pourris, tout bruns et tous laids. J'ai envie de faire semblant de brailler ; au cas ou ça réussirait à faire sortir les vraies larmes qui sont cachées là depuis plein de longtemps. Celles qui sont trop timides pour sortir mais qui se laisseraient peut-être aller, une fois emmêlées, mélangées aux fausses larmes, histoire que personne ne les reconnaissent.

Je cherche un fantôme dans une maison pas hantée. Je souffle des bulles et je vis dedans. Je vis la vie dans ma tête, dans un rêve. Des fois, la vérité me fait salement chier.

30%20mars%202009

Flashback en 1995. Ça fait un bout. J'étais au secondaire et je trippais sur une petite fille vraiment cute qui s'appelait Maire-Ève. Je rêvais, dans ma tête de cave, de vivre avec elle dans une palais dans les nuages. Là où personne ne pourrait nous attraper, loin de tout ce qui menace de corrompre.

C'était cute et quétaine, oui, mais en même temps, tellement malsain. Je me fais un rêve et je vis dedans et je déconnecte de la réalité. C'est beau, c'est trippant, mais quand la bulle pète, c'est rough en sacrement. La cabine n'est plus pressurisée, comme dirait Tyler Durden. Ou comme des sons de Léolo qui s'étouffe dans son vomi. Boom ! On se réveille dans la peau de quelqu'un d'autre.

30%20avril%202009

Voir si siroter suffit à voir celle qui susurre et suce les sucs au nexus du goûter. À la mer, dans un méandre de malaise, je meurs à moitié en feignant le restant. Vouloir que tout veuille en même temps, c'est vouloir longtemps, parce que c'est pas tant maintenant, ni jamais vraiment, que les moments se mouleront à mes maitresses mollement réelles et relevant du rêve où je rêve que je lève entre leurs lèvres.

Calissefuck.

J'ouvre les yeux pis je me réveille pis y'a personne pis c'est pareil. C'est une panique pragmatique de ne peut-être pas pouvoir procréer.

3%20juin%202009

S'il y avait quelque chose entre l'ivresse et les jours de gloire, ça serait sûrement beau. S'il y avait une laisse qui ne me laisse jamais sans sbire, je serais comme un poisson dans le pas d'eau avec quelque chose de quoi s'enfuir. Une raison de se tortiller vers la rivière, de se battre, de vivre.

Alors, j'écris pour éviter que mon âme ne pourrisse et je gratte ma guit pour empêcher mes doigts de suinter de la glue translucide qui les collerait ensemble et y ferait pousser des coquelicots.