Le cahier

11%20juin%202010

Parade de périphrases pour m'expier de ma hâte. Cachettes de joie loin des yeux critiques, loin des juges de la rationalité. Une bordée de belles choses blotties dans un carré de tissus, rangée au coeur de mon coeur, au cas où quelque chose sortirait de ma tête et se mette à être vrai.

12%20juin%202010

Un tonnerre qui étouffe tout. Un tonnerre qui transperce tant le tympan qu'il ne reste plus rien à entendre. Un tonnerre qui terrasse tant le coeur qu'il ne reste plus rien à battre. Une lueur qui leurre l'espoir à ne plus rien vouloir. Un mensonge qui d'une main, le revers, balaie tout au monde ce que l'on croyait. Tout au monde ce que l'on, naïf, croyait.

9%20juillet%202010

Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui épice la passe ? Qu'est-ce qui se froisse entre l'espoir et la grâce ? Je me demande ce qui m'importe et si c'est la porte qui se fracasse et grondent le gonds ou si c'est la folie qui me lie au fantaisies, inepties.

24%20juillet%202010

Le vent du Nord évente mon visage, sur cette place ou je pense à mon enfance.
Des millions de marées on moulu mes travers jusqu'à faire de moi un être de pierre lisse.
Où tout glisse, où tout coule en un abysse ;
Un homme invincible que plus rien de menace ; faisant face aux vagues de toutes les mers du monde, sans jamais tomber, sans jamais tituber.

Restant droit dans l'adversité, je garde le courage d'aimer.

22%20août%202010

J'ai oublié de vivre trop longtemps déjà. On me couvre de givre car je n'existe pas. Peut-être que tu m'aideras. Je te laisse te dévêtir. J'ai porté tous ces germes en ne pensant qu'à toi: je te couvre de sperme car tu n'existe pas.

Dans la tête qui tète me vient un épithète , heurte la luette. La violence et l'amour tumescence en tambour. Quand se lève le jour, une poigne sur la gorge, tu demandes pardon.

Tu souffles, les joues au rose, les cuisses en ecchymoses; du sang sur les mamelons, tu demandes pardon.

On cesse de t'aimer, on t'a abandonnée. Rien ne sert de pleurer, personne pour te sauver. On t'a laissé tomber, tu n'as plus rien à être aimé.

23%20août%202010

Une amie, la larme à l'oeil, s'échoue sur les berges de ses pleurs. Je tends ma main et la nettoie des traces de boue des flaques vaseuses où elle trébucha. Dans la pluie de mon passé je reconnais ses peines. Sa poitrine nubile éternelle me rappelle l'amour qui dors depuis d'autres saisons au pied des arbres secs; où tant de feuilles rousses tombèrent que je l'eu oublié. Je mets mon masque d'amitié pour camoufler toute la peine que j'ai à vivre gelé.